viernes, 2 de septiembre de 2011

Mañana al alba






Mañana al alba, cuando clarea la campaña,
partiré. Mira, sé que tú me esperas ahí.
Iré por el bosque, iré por la montaña.
No puedo permanecer ya más lejos de ti.



Caminaré con los ojos en mi mente clavados,
sin ver nada más allá, sin escuchar ruido,
solo, las manos juntas, ignoto y encorvado,
triste, y con el día en noche convertido.



No miraré ni el oro de la tarde que tumba,
ni las velas lejanas, con viento de babor.
Y cuando al fin arribe, pondré sobre tu tumba
un ramo de acebo verde, y de brezo en flor.


3 de septiembre de 1847


VICTOR HUGO



ORIGINAL:


Demain, dès l'aube

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

No hay comentarios:

Publicar un comentario